Récit d’un confiné faucheur !

           En cette période de confinement  liée au coronavirus, je me suis volontairement remis à utiliser  la faux, comme aux origines, en somme comme le faisaient autrefois nos ancêtres.

Certes rien ne m’y obligeait, toutefois le silence qui règne actuellement dans les campagnes  et dans les villes,  invite à respecter ce havre de Paix, alors qu’un ennemi invisible guette dans l’ombre prêt à sévir.

Respecter ce silence  ne serait-ce qu’en hommage à tous les personnels soignants qui luttent inlassablement pour sauver des vies et aussi hélas à la mémoire de toutes les personnes qui ont été arrachées à  l’affection des leurs!

Reprendre la faux ce n’est pas non plus par manque de carburant, bien que notre minuscule réserve incite  à économiser l’énergie car nous ne savons pas de quoi demain sera fait!

Dans mes archives d’outils dédiés au jardinage, j’avais gardé en réserve trois faux d’origines diverses dont deux d’origine familiale qui ont très peu servi,  vous ne pouvez pas imaginer la peine que développe l’usage de tels outils, car en effet après quelques  coups de faux, la fatigue commence rapidement à se faire sentir ! Il est probable que ce soit également dû à l’âge ou au manque d’expérience.

Et cependant comment alors nos anciens pouvaient tenir en de telles circonstances, il fallait avoir une force herculéenne,  le machinisme des temps modernes a fait oublier au commun des mortels  que nous sommes, combien nos prédécesseurs ont souffert dans leur chair, bien souvent dans des circonstances que nous ne pouvons imaginer.

Toutefois même si le machinisme des temps modernes à favorisé une avancée spectaculaire sur quantité de domaines, il s’avère qu’aujourd’hui les événements nous rappellent nos faiblesses et la fragilité de nos vies, combien de fois arrive-t-il que la nature soit mise à mal par telle ou telle pollution.

Aujourd’hui il semble que la nature se rappelle à nous, il suffit d’ouvrir grands les yeux, d’ humer ces senteurs enivrantes et de laisser libre cours à  notre imagination  tant qu’il est encore temps !

La faux est avant tout un symbole de vie car elle servait autrefois à récolter les céréales, le blé notamment qui est source de vie pour l’humanité entière, la faux représente également la mort, car en somme tout est lié. § Ref. / texte 49/3 sur le blé de Fabienne A.

Il semble que certaines innovations industrielles que nous prenions parfois pour des bienfaits, aient quelque peu occulté nos capacités à  agir, vivre ou survivre en autosuffisance comme le faisaient autrefois nos anciens, alors désormais le temps présent sera peut être propice à remettre en question  certaines de mes activités, ne serait ce que partiellement  car l’être humain ne peut survivre et agir seul.

Rappelons nous le temps où les faucheurs travaillaient de concert en ordre décalé, afin que l’un ne blesse point l’autre, si l’un s’arrêtait pour battre sa faux, les autres faucheurs devaient en faire de même, c’est ainsi que le travail de groupe  prenait toute son importance et  l’ouvrage avançait d’autant plus vite.

Le temps s’écoule immuable, et avant que la nuit  ne survienne,  muni de la vielle faux de mes prédécesseurs je vais reprendre l’ouvrage inachevé  si toutefois le temps le permet, tout en profitant du silence environnant. 

 Ce jourd’hui  le 30 mars 2020                                                                        C Fred.

Pour finir le récit d’un confiné Faucheur ! lisez l’article sortie dans la Dépêche du midi du 10 mai ci-dessous.

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